Aller au contenu

La révolution du ReCommerce : un marché de 350 milliards de dollars d’ici 2028 pour le prêt-à-porter

7 min

Face à la pression que subissent les profits des détaillants en raison de défis comme la baisse des dépenses des consommateurs, la réduction des stocks et la hausse des coûts opérationnels, il apparaît clairement que le ReCommerce représente une opportunité de croissance majeure pour améliorer la marge nette et renforcer la rentabilité, en s’appuyant sur une stratégie de commerce unifié.

 

Selon le rapport 2024 sur la revente de ThredUp, le marché mondial des vêtements de seconde main devrait atteindre 350 milliards de dollars d’ici 2028, avec une croissance trois fois plus rapide que celle du marché mondial de l’habillement. Le marché américain, à lui seul, devrait atteindre 73 milliards de dollars.

Quelques chiffres clés ressortent de l’étude ThredUp :

  • En 2023, la revente a progressé 15 fois plus rapidement que le secteur du prêt-à-porter dans son ensemble.
  • La revente en ligne a enregistré une croissance accélérée en 2023, avec une augmentation de 23 % par rapport à 2022.
  • D’ici 2025, la revente en ligne représentera la moitié des dépenses consacrées aux articles de seconde main.

Pourquoi cette révolution maintenant ?

Selon une étude de Cross-Border Commerce Europe, 76 % des acheteurs en ligne estiment que le stigmate lié à l’achat de seconde main s’est atténué. De plus, 41 % considèrent même que l’achat de seconde main est désormais perçu comme un symbole de statut social. Cela démontre que l’image du marché du ReCommerce continue de s’améliorer.

 

Cette évolution est alimentée non seulement par les défis économiques récents, mais aussi par la volonté des milléniaux et de la génération Z de consommer de manière plus respectueuse de l’environnement. Selon GlobalScan, une société de conseil et de recherche, 74 % des consommateurs dans le monde achètent des produits d’occasion. Les catégories les plus populaires sont les vêtements, l’électronique et les articles pour la maison. De plus en plus de grandes marques se lancent sur ce marché.

 

Pour éviter de perdre du trafic, fidéliser leurs clients et en acquérir de nouveaux, un nombre croissant de détaillants s’engagent dans des initiatives liées au ReCommerce. Celles-ci incluent la revente, la location, la réparation et la remise à neuf, l’upcycling et le recyclage des produits, ainsi que l’utilisation de services externes pour la gestion d’inventaires de seconde main.

Comment les détaillants peuvent réussir dans le ReCommerce ?

D’après Gartner (1), le succès du ReCommerce repose sur trois éléments clés : la confiance, une expérience de commerce unifié et la rentabilité.

 

Contrôler l’expérience client ainsi que la gestion de la marque permet de renforcer la confiance. Lorsque les consommateurs découvrent une marque à travers le ReCommerce, leur perception de la qualité de celle-ci peut être influencée. Ainsi, il est crucial, notamment en travaillant avec des tiers pour l’exécution des opérations, de garantir une conformité rigoureuse de la marque à travers tous les points de contact avec les clients.

 

Une expérience de commerce unifié est essentielle à la stratégie de vente au détail moderne. Les microsites indépendants proposant des services de ReCommerce peuvent empêcher les consommateurs d’avoir une vue globale et cohérente de l’ensemble de l’offre du détaillant.

 

Pour atteindre la rentabilité, il est nécessaire de comprendre les variables d’exécution propres à chaque modèle de ReCommerce, ainsi que les implications en matière de planification des stocks. La viabilité commerciale du ReCommerce repose sur une prévision précise de l’offre et de la demande, une modélisation des interactions clients et la mise en place d’une feuille de route claire.

Le ReCommerce dans l’industrie de la mode : témoignage de Kidkanaï du groupe KIABI

Le ReCommerce dans l’industrie de la mode a été au centre d’une conférence lors de la Paris Retail Week 24, animée par Ismael El Hamouchi, Responsable de Marque et Concept chez Kidkanaï (groupe Kiabi), et Christophe Dubuis, Directeur des Ventes France et Europe du Nord chez Orisha, division Retail.

 

Cette session a permis aux visiteurs de découvrir le marché en plein essor de la seconde main dans le secteur de la mode, tandis qu’Orisha a mis en avant son expertise dans ce domaine.

 

Dans un contexte où l’innovation technologique et la durabilité sont devenues des piliers fondamentaux, les intervenants ont souligné l’importance stratégique des DSI/CTO dans la transformation de l’industrie de la mode et l’élaboration de stratégies ReCommerce visant à améliorer la rentabilité, l’efficacité opérationnelle et l’impact environnemental des entreprises.

Le marché mondial de la seconde main est en pleine expansion. Selon les estimations de ThredUp, il devrait doubler entre 2021 et 2025, passant de 36 milliards de dollars à 77 milliards de dollars.

 

Le groupe Kiabi a intégré avec succès des stratégies de ReCommerce, illustrées par Kidkanaï. Il s’agit d’un concept store entièrement dédié à la seconde main pour enfants et bébés, s’étendant sur 1300 m². Les familles peuvent estimer la valeur de leurs articles à domicile via une application, puis les déposer en magasin pour une revente. Des articles Kiabi de seconde main sont également disponibles en magasin.

 

Kidkanaï a souhaité optimiser le parcours client en intégrant des caisses fixes, mobiles et dédiées à la seconde main. L’entreprise devait également pouvoir acheter à la fois à des particuliers et à des fournisseurs professionnels. L’équipe d’Orisha est fière d’avoir contribué à ce projet en intégrant la solution Openbravo Commerce Cloud POS et de gestion des stocks, parfaitement adaptée aux besoins spécifiques de ce secteur.

 

De nombreux défis ont été relevés, comme l’intégration de l’application avec le système de caisse, la connexion avec l’interface comptable du groupe Kiabi et la gestion des articles de seconde main, le tout dans un délai très court.

Prochaines étapes pour les responsables produits et les DSI du commerce de détail

Les détaillants souhaitant tirer parti des avantages du ReCommerce devront élaborer un business case solide et investir dans plusieurs initiatives :

  • Identifier les cas d’usage du ReCommerce qui offrent le plus de valeur pour atteindre leurs objectifs commerciaux.
  • Évaluer les coûts initiaux et les bénéfices des différents modèles commerciaux émergents.
  • Explorer l’adoption de nouvelles technologies de commerce unifié qui offrent la flexibilité nécessaire pour répondre aux nouveaux parcours clients liés au ReCommerce.
  • Investir dans des intégrations pour les sources d’inventaire, la gestion des stocks en magasin et en ligne, ainsi que dans des capacités robustes de gestion d’entrepôts et de logistique, selon le modèle de ReCommerce adopté.
Références

(1) Top Retail CIO Industry Trends for Increasing Customer Centricity in 2024, 10 janvier 2024, par Tom Nolan, Kelsie Marian, Max Panther Hammond, Robert Hetu, Jonathan Kutner, Hanna Karki, Sandeep Unni, Mim Burt (accessible uniquement aux clients Gartner).